C'est une immense émotion qui remplit mon cœur
en voyant
devant moi la ville française de Montréal. Au
nom du vieux pays, au nom de la France, je vous
salue de tout mon cœur.
Je vais vous confier un secret que vous ne
répéterez pas. Ce soir ici, et tout le long de
ma route, je me trouvais dans une atmosphère du
même genre que celle de la Libération.
Outre
cela, j'ai constaté quel immense effort de
progrès, de développement, et par conséquent
d'affranchissement vous accomplissez ici et
c'est à Montréal qu'il faut que je le dise,
parce que, s'il y a au monde une ville
exemplaire par ses réussites modernes, c'est la
vôtre. Je dis c'est la vôtre et je me permets
d'ajouter c'est la nôtre.
Si vous saviez quelle confiance la France,
réveillée après d'immenses épreuves, porte vers
vous, si vous saviez quelle affection elle
recommence à ressentir pour les Français du
Canada et si vous saviez à quel point elle se
sent obligée à concourir à votre marche en
avant, à votre progrès !
C'est pourquoi elle a
conclu avec le Gouvernement du Québec, avec
celui de mon ami Johnson, des accords, pour que
les Français de part et d'autre de l'Atlantique
travaillent ensemble à une même œuvre française.
Et, d'ailleurs, le concours que la France va,
tous les jours un peu plus, prêter ici, elle
sait bien que vous le lui rendrez, parce que
vous êtes en train de vous constituer des
élites, des usines, des entreprises, des
laboratoires, qui feront l'étonnement de tous et
qui, un jour, j'en suis sûr, vous permettront
d'aider la France.
Voilà ce que je suis venu vous dire ce soir en
ajoutant que j'emporte de cette réunion inouïe
de Montréal un souvenir inoubliable. La France
entière sait, voit, entend, ce qui se passe ici
et je puis vous dire qu'elle en vaudra mieux.